Portrait Lien homme-animal : des animaux pour tous les maux
Éleveuse de vaches allaitantes et de chiens à La Ferté-Saint-Samson en Seine-Maritime, Mélanie Durieu s’est formée par passion à la médiation animale. Elle accompagne dans ce cadre différents publics.
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La relation de l’homme à l’animal peut soulager, voire guérir, et en tout cas apporter énormément de joie. Mélanie Durieu en est si convaincue qu’elle a monté une activité complémentaire, à côté de son élevage de vaches allaitantes et de chiens de race - golden, bergers australiens et labradors. Depuis trois ans, la jeune agricultrice de La Ferté-Saint-Samson, en Seine-Maritime, se forme en médiation animale et anime des ateliers pour personnes handicapées, âgées ou victimes de différents troubles. « Je m’appuie également sur l’élevage bovin, souligne l’éleveuse. De nombreux retraités de la région ont un passé avec le monde agricole. L’âge les a parfois privés de ce lien. Ils aiment retrouver ce contact et discuter des meilleures races. Chaque jour, je vois tout le bien qu’apporte le lien à l’animal. J’ai vu des enfants en difficulté de langage s’apaiser et parvenir à s’exprimer grâce aux chiens. »
150 Chiots élevés par an
Durant ses études, Mélanie a passé son brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (Bafa), ce qui lui a donné l’occasion de travailler avec des jeunes sous placement judiciaire en centre équestre. L’agricultrice, titulaire d’un BTS agricole et passionnée d’équitation, a alors su qu’elle voulait absolument valoriser le lien homme-animal comme partie intégrante de son projet d’installation. Une partie des 150 chiots élevés chaque année sur son exploitation est destinée à l’assistance des personnes en situation de handicap.
Si c’est bien l’élevage en tant que tel qui fait tourner sa ferme, la médiation animale est une activité que Mélanie mène avant tout par engagement et par passion. Elle permet aussi de socialiser les jeunes chiens. Mélanie peut s’appuyer sur ses deux apprentis en BTS technico-commercial et des stagiaires. Parfois, elle accueille du personnel en situation de handicap, en difficulté d’insertion ou en échec scolaire. « Sur la ferme, j’observe que les gens sont capables de s’adapter beaucoup mieux qu’on ne l’imagine. Ils se fondent dans l’équipe, assure Mélanie. Les animaux suscitent quelque chose, un apaisement, un engagement, et je n’ai pas de soucis avec les stagiaires, même ceux dont on me dit qu’ils ont des problèmes de sociabilité. »
L’éleveuse les soutient également. Elle a installé de nombreux panneaux explicatifs pour que le personnel en situation de handicap soit plus autonome. « Je travaille aussi beaucoup avec le milieu associatif et le tissu local, complète-t-elle. Par l’intermédiaire d’un vétérinaire, les chiennes qui arrivent en fin de carrière, vers six ans, trouvent des familles d’accueil le plus souvent auprès de personnes retraitées qui ont perdu un animal. Avec la région Normandie et l’association Les Défis ruraux, je m’inscris avec d’autres fermes dans un projet à venir pour recevoir des jeunes en sortie de milieu carcéral. Je ne me préoccupe pas de savoir ce qu’ils ont pu faire. La seule chose que j’exigerai d’eux c’est de la motivation. » Alexis Dufumier
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